Qu’est ce qu’un traumatisme ?
Dans la vie de tous les jours, lorsque tout se passe bien, notre cerveau est capable de traiter les multiples informations ( visuelles, olfactives, gustatives, tactiles,émotionnelles) liées aux situations que nous rencontrons (agréables ou désagréables ).c’est ce que l’on appelle « nos souvenirs ».
Les souvenirs de situations désagréables ( licenciement, séparation…) peuvent se raconter dans le temps avec neutralité ou tout du moins avec une certaine distance émotionnelle alors qu’ils avaient été vécus comme négatifs sur le moment.
Ce souvenir dépourvu de sa charge émotionnelle ne déclenche donc plus (ou peu) d'émotions négatives lors de son évocation. Il a été traité par le cerveau et est devenu un souvenir comme un autre.
Mais si l’événement vécu dépasse notre capacité habituelle à faire face, c’est-à-dire à traiter l’information, parce que l’on est trop jeune, ou parce que l’événement est trop grave (mort violente d’un proche, accident, atteinte de l’intégrité de la personne :viol, agression) ou encore parce qu’il se répète (violence, humiliation, harcèlement…) alors l’angoisse est trop forte, il y a effraction de la psyché et cela nous déborde : c’est le trauma.
Le trauma désigne toute expérience de vie qui a toujours un impact négatif dans la vie de la personne.Cette mémoire traumatique va rester comme isolée au sein du réseau de mémoire, empêchant tout retraitement et rendant vaine toute recherche de solutions adaptatives., entraînant souvent des solutions dysfonctionnelles comme les addictions (alcoolisme, troubles des conduites alimentaires…).
Ces événements de vie non retraitée par le cerveau vont déclencher des émotions négatives (tristesse, peurs, colère…) à leurs évocations, même des années après. Ces émotions vont tourner en boucle dans l’esprit de la personne et vont perturber son quotidien par des sensations physiques, émotionnelles et par des croyances négatives qui vont se manifester (« je ne vaux rien », « je suis en insécurité », « c’est de ma faute », « j’ai pas le contrôle »…).
Dans les cas les plus graves, l’apparition de symptômes tels que cauchemars, hypervigilance, images intrusives sont révélateurs d’un stress post-traumatique (tspt).
La thérapie Emdr est la technique psychothérapeutique la plus indiquée en cas de psychotraumatisme et de tspt.
Qu’est ce que la thérapie EMDR ?
La thérapie EMdr est une psychothérapie intégrative créée en 1987 par la psychologue américaine Francine Shapiro.
L’EMDR signifie « eye movement Desensitization and reprocessing » que l’on peut traduire par désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.
Cette thérapie est recommandée par la Haute Autorité de santé dans le cadre de la prise en charge d’un stress post-traumatique.
Mais la thérapie Emdr permet aussi d'accompagner des personnes présentant d’autres troubles tels que: troubles dépressifs, troubles anxieux, deuils, douleurs chroniques, mais également présentant des problématiques liées à l’estime de soi, à des difficultés d’engagement, à un sentiment d'insécurité permanent, à des croyances négatives bloquantes (je ne vaux rien, je suis coupable…)…
La thérapie Emdr est une thérapie se déroulant en huit étapes qui vont permettre de libérer la personne de ses souffrances et des ses croyances limitantes.
La thérapie EMDR vient donc débloquer ces souvenirs douloureux (trauma unique ou tramas repées) et les émotions négatives qui en découlent afin de les retraiter, grâce à une stimulation bilatérale et alternée du cerveau. Cette sollicitation, à gauche et à droite du cerveau, se fait avec des mouvements oculaires, du tapping sur une partie du corps, ou des stimulis auditifs. En d’autres termes, l’EMDR vient apaiser les souffrances du patient, en aidant son cerveau à retraiter l’information une bonne fois pour toutes et à la digérer.
À la fin d’une thérapie EMDR, la personne doit être libérée de toutes les sensations négatives, de tous les symptômes qu’elle peut ressentir suite au traumatisme. La thérapie peut être plus ou moins longue, suivant la nature du traumatisme, mais reste courte par rapport à d’autres thérapies qui peuvent, parfois, durer pendant plusieurs années. La durée de la thérapie varie également en fonction du temps qui s’est écoulé entre le moment traumatique et les premières sensations négatives. De ce fait, si la personne commence l’EMDR de suite après le traumatisme, la thérapie sera moins longue, car son état de choc lui permettra de se connecter facilement à ses émotions et à ses ressentis. Au contraire, si le patient entreprend les premières séances des années plus tard, la thérapie peut durer plus longtemps.
Les personnes qui suivent une thérapie EMDR n’oublient pas le traumatisme en question. En revanche, elles parviennent, au fur et à mesure, à mettre de la distance entre les émotions qu’elles ressentent et/ou les sensations physiques et l’évènement traumatisant, de sorte qu’elles n’en subissent plus les conséquences au quotidien et puissent continuer de vivre sereinement.